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Multiplication de semences Faire coexister contraintes du Grenelle et pureté de la production

Les multiplicateurs de semences travaillent à éviter les impacts des travaux des collectivités sur la qualité de leurs productions. Autre thème de préoccupation de la filière, la révision du règlement semences par la Commission européenne.

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Jean-Noël Dhennin : Le congrès des
agriculteurs multiplicateurs de semences se
tiendra les 9 et 10 juin à Crest dans la Drôme.
La filière souhaite y témoigner de sa
contribution à l’entretien de la biodiversité
cultivée. (© Terre-net Média)

Au-delà des thèmes légitimes et récurrents de maintien des surfaces, de rémunération des producteurs, de pertes de solutions de protection... qui préoccupent la filière semences, la Fnams* évoque les interactions avec les collectivités et le règlement semences européen.

Jean-Noël Dhennin, présente ainsi le prochain congrès de la fédération comme une occasion de pouvoir échanger avec des élus de collectivités. « En effet, nous devons faire coïncider nos objectifs de qualité, de respect de normes de pureté, avec les contraintes pesant sur les travaux d’entretien des accotements. » Il rappelle qu’une parcelle de production de semences a besoin autour d’elle d’un certain périmètre entretenu pour éviter les contaminations. Les directives du Grenelle imposent aux collectivités d’espacer les travaux de broyage, de retarder les dates d’exécution. « Des opérations plus tardives risquent de laisser le champ libre au développement d’espèces indésirables pour la parcelle de multiplication. »

Éviter concurrence et contamination

La concertation peut aider à fixer les dates de fauchage en fonction des exigences des cultures. De même, le choix des espèces mises en place dans les couverts mellifères, la phacélie par exemple, peut se réfléchir afin d’éviter de concurrencer une parcelle en multiplication dont la réussite dépend de l’action des pollinisateurs. « La cartographie annuelle des parcelles de multiplication, réalisée par le Gnis, sert de point de départ pour l’identification des communes auprès desquelles il faudra intervenir pour travailler à une cohérence entre activités au bénéfice de chacun. »

Évolution du règlement européen

La Communauté européenne est engagée dans une démarche d’évaluation du cadre réglementaire relatif au secteur semences. Cinq scénarios sont avancés et font l’objet d’une consultation publique jusqu’à fin mai. Début 2012 doit sortir un texte commun à tous les états membres détaillant un règlement semences applicable partout en Europe. « Nous sommes inquiets quant au scénario final qui pourrait être adopté alors que certaines propositions envisagent la suppression de l’obligation du critère Vat (Valeur Agronomique et Technologique) ou du critère rendement pour l’inscription des variétés. Difficile à imaginer quand il s’agit d’assurer une alimentation de qualité et en quantité. Il nous paraît avant tout important de défendre la procédure d’inscription, de contrôle et de certification des semences. »


Parcelle de multiplication de semences de blé hybride.
(© F.Hoez/Fnams)

Les prévisions de surfaces en multiplication pour 2011
- potagères en baisse
- betteraves sucrières en hausse de 3.040 ha en 2010 à plus de 4.000 ha en 2011 grâce aux marchés porteurs sur les pays de l’Est
- protéagineux en baisse de 15.000 ha en 2010 à moins de 10.000 ha en 2011 du fait d’une mesure de soutien insuffisante
- oléagineux : colza d’hiver en baisse, tournesol en hausse
- blé tendre en baisse de 7 %
- blé dur en baisse de 16 % du fait du prix incitatif du blé tendre
- orge d’hiver en baisse de 12 %
- triticale en baisse de 10 %

Jean-Noël Dhennin : « Les emblavements à l’automne 2009 ont dépassé les prévisions. A l’automne 2010, la filière craignait une baisse du taux d’utilisation de semences certifiées et a anticipé en limitant sa production. Les craintes ne sont pas confirmées et le taux se maintient à 54 %. Ce qui est cependant un niveau faible, comparé au moins à 2008-2009 où il dépassait les 60 %. La baisse générale des surfaces de multiplication de semences de céréales (de 154.000 ha en 2010 à 142.000 ha en 2011) est d’abord une réaction au niveau actuel des stocks. »

 

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